dimanche 19 août 2012

Une Vie, de Maupassant


Jeanne est mise au couvent à l’âge de douze ans par un père qui voulait « la faire heureuse, bonne, droite et tendre », la tenant là « ignorée, et ignorante des choses humaines ». Elle en sort à 17 ans, la tête emplie de rêveries, de toutes sortes d’espérances dont elle s’est nourrie durant son enfermement, impatiente surtout de connaître l’amour, un amour qu’elle imagine pur, entier, d’une puissance qui la fera sans aucun doute vivre continuellement dans un bonheur incommensurable. Elle se trouve donc dans une attente fiévreuse : qui donc matérialisera cet amour, cette vie qu’elle colore des vives espérances de son cœur ?




Ses parents ont rénové pour elle une des demeures qu’ils possèdent et l’ont décorée de sorte qu’elle puisse y couler de beaux jours aux côtés de celui qui sera son époux. Jeanne a donc tout pour être heureuse : l’amour infini que lui portent ses parents, elle est à l’abri du besoin grâce à ses derniers qui ont du bien, et qui sont d’ascendance noble. Elle est jeune, jolie, et son âme, trempée dans cette prodigalité et ce désintéressement dans lesquels elle a grandi dans la maison familiale, n’attend que de s’unir à une autre.


Cependant, dans l’innocence et l’ignorance où elle a été tenue, elle n’imagine pas que le cœur d’une personne puisse être autre que ce qu’il exprime à travers ses paroles, ses attentions. Le premier jeune homme à manifester un intérêt amoureux réussit sans peine à la mettre en émoi. Elle apprendra, à ses dépens, que l’homme, les humains en général, portent souvent des masques. Et encore, c’est seulement lorsqu’elle a les faits sous les yeux que ces derniers se décillent, au grand dam du lecteur qui, bien avant elle, se doute de la véritable nature des relations qui unissent les personnages les uns aux autres.


Jeanne essaie, malgré tout, de tirer son parti de sa situation. Si elle ne peut faire confiance en l’homme en qui elle avait placé tous ses espoirs, si son bonheur ne peut plus dépendre de lui, elle va le reporter sur les êtres qu’elle considère les plus chers au monde, ceux qui, à ses yeux, ne feront jamais preuve de trahison, ceux qui, comme elle, font partie des gens dont la droiture est l’unique chemin qu’ils connaissent. Mais là aussi, elle connaîtra d’amères désillusions.


La grande leçon que lui apprendra la vie, sa vie, c’est que « tout trompait, tout mentait, tout faisait souffrir et pleurer. » (p. 167) « Tout le monde était perfide, menteur et faux. Une question se pose alors : « Où trouver un peu de repos et de joie ? » Est-il possible que ce soit sur terre ? Sûrement pas au sein de l’Eglise, entachée elle aussi par l’hypocrisie, caractérisée par l’attachement aux conventions au lieu de donner la priorité à la générosité de l’âme. « Dans une autre existence sans doute ! Quand l’âme est délivrée de l’épreuve de la terre », répond-elle dans un premier temps, Comme Baudelaire qui déclare, dans Les Fleurs du Mal, que, même si « tout, même la Mort, nous ment » (« Le Squelette laboureur »), au moins elle permet de quitter « ce monde monotone et petit », « cette oasis d’horreur dans un désert d’ennui », et de plonger « au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau » (« Le Voyage).

Tentée par le suicide, se laissant aller au dépérissement auquel la prédisposait sa ''sentimentalité maladive'', Jeanne survit grâce à la force d’un espoir entêtant et surtout grâce au dévouement de quelques proches. Finalement, « la vie, voyez-vous, ça n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit. »

Une vie ou comment une jeune fille apprend les dures réalités de la vie, découvre les gouffres profonds que recèle le coeur humain, roman écrit dans un style élégant, comme sait le faire Maupassant, qui m'enchante toujours chaque fois que je le lis. Le roman parut en 1883.

Maupassant, Une vie, édition Booking International, Paris, 1993, 256 pages. Publié pour la première fois

dimanche 12 août 2012

La petite fille de Monsieur Linh, de Philippe Claudel

Monsieur Linh a perdu tous les siens, son village a été détruit. Comme bien d'autres. La guerre. Qui dure depuis longtemps. Le lecteur comprend très vite que Monsieur Linh est asiatique. Son nom déjà. Puis certains indices : "rizières", "baguettes" pour manger...  Les rescapés n'ont d'autre solution que de partir. Bateau. Exil. Douleur de quitter des rivages qui constituent toute votre vie. Arrivée en Occident (en France sans doute) comme réfugié, avec pour seule richesse : ses souvenirs. Et pour Monsieur Linh un petit peu de sa terre natale précieusement conservée dans sa valise, ainsi qu'une photographie. Et surtout, surtout, sa petite fille. La fille de son fils. C'est tout ce qui lui reste de sa famille et il a le devoir d'être fort, de supporter toutes les rigueurs, toutes les humiliations, pour que cette petite fille, le "sang de son sang", grandisse ! 





Monsieur Linh est regardé d'une manière curieuse, voire hostile ou méprisante. Le personnel des différents services auxquels il a affaire reste professionnel, mais les autres, même les compatriotes avec lesquels il partage le logement de réfugié, ne manifestent aucunement de la bienveillance : on le traite même de "vieux fou". Le regard des autres n'ébranle absolument pas Monsieur Linh : tout ce qui importe pour lui, c'est de s'occuper de sa petite fille, faire de telle sorte qu'elle aille bien.

Au milieu de cet isolement, il rencontre un homme qui s'approche de lui avec des yeux qui ne jugent pas, avec le sourire vrai et chaleureux de celui qui ne demande qu'à lier amitié avec un autre humain. Monsieur Bark. Lui aussi n'a plus que ses souvenirs. Monsieur Linh ne parle pas la langue du pays où il a débarqué et Monsieur Bark ignore la sienne. Mais la chaleur de l'amitié n'a pas besoin de traducteur. Tous deux vont passer de plus en plus de temps ensemble. Partager des moments intenses... avec la petite fille, bien entendu, dont Monsieur Linh ne se sépare jamais, jamais ! Ces instants  sont, pour l'un et l'autre, comme le fleurissement du printemps au milieu d'une vie que l'on croyait emportée dans un dépérissement automnal.

Puis, cruelle séparation !

Je ne puis en dire plus pour ne pas enlever à ceux qui n'ont pas encore lu le livre le plaisir de la découverte. Mais cela fait longtemps que je n'ai pas été aussi émue ! Pour être tout à fait franche, j'ai eu besoin de mouchoirs. C'est que le roman est chargé, dans  l'histoire comme dans l'écriture, d'une telle mélancolie ! Vos yeux peuvent rester secs face aux fortes tragédies, face à des situations ou des événements d'une indicible cruauté. Même s'ils vous touchent au plus profond de vous, les larmes restent bien sages, ne se manifestent pas. Les yeux peuvent au contraire se mouiller instantanément en lisant un récit comme celui-ci, dont la douce tristesse est en même temps colorée par la joie simple, pure de l'amitié.

Et le dénouement, quel dénouement ! Après avoir terminé le livre, on ne le referme pas, on revient en arrière pour relire avec un oeil nouveau tous ces passages qui nous avaientt quelque peu intrigués, sans plus !

Ce roman va sans aucun doute figurer parmi mes meilleures lectures de l'année.

Philippe Claudel, La petite fille de Monsieur Linh, Editions Stock, 2005, 190 pages. 

Extrait 1 :
"Monsieur Linh écoute la voix du gros homme, cette voix qui lui est si familière même si elle dit des choses qu'il ne comprend jamais. La voix de son ami est profonde, enrouée. Elle paraît se frotter à des pierres et à des rochers énormes, comme les torrents qui dévalent la montagne, avant d'arriver dans la vallée, de se faire entendre, de rire, de gémir parfois, de parler fort. C'est une musique qui épouse tout de la vie, ses caresses comme ses âpretés."
(pages 102-103)


Extrait 2 :
"La tête de Monsieur Linh est grosse de trop de fatigues, de souffrances, de désillusions. Elle est lourde de trop de défaites et de trop de départs. Qu'est-ce donc que la vie humaine sinon un collier de blessures que l'on passe autour de son cou ? A quoi sert d'aller ainsi dans les jours, les mois, les années, toujours plus faible, toujours plus meurtri ? Pourquoi faut-il que les lendemains soient toujours plus amers que les jours passés qui le sont déjà trop ?"
(page 168)

samedi 11 août 2012

Syngué sabour, d'Atiq Rahimi

Cela fait plusieurs années que je m'étais promis de lire Syngué sabour, sous-titré pierre de patience, non seulement parce qu'il avait été couronné par le prix Goncourt, en 2008, mais surtout parce que, sur la blogosphère, on en parlait en des termes qui ne pouvaient me laissaient indifférente. Et le roman ne laisse pas indifférent. Il vous met tout de suite dans la position de celui qui est disposé à écouter. Avide de savoir la tournure que vont prendre les événements. Recueillir les confidences, plutôt les confessions de cette femme qui prend soin de son mari tombé dans un état comateux après avoir reçu une balle dans la nuque. Le lecteur devient, lui aussi, une "pierre de patience".


La légende de la "pierre de patience", appelée "syngué sabour", c'est d'être une pierre magique qui a la capacité d'absorber toutes les souffrances que vous voudrez bien lui confier, jusqu'à ce qu'elle éclate et, par la même occasion, vous soulage, vous libère, vous fasse accéder à une nouvelle vie.

La parole est libératrice, le dialogue, c'est la communication, et la communication mène à la communion, autrement dit une manière de s'adapter l'un à l'autre, de se mettre au même diapason, d'accorder ses voix pour une vie plus harmonieuse. Or durant les dix années que l'héroïne a partagées avec son mari, elle a été réduite à enfouir en elle tout ce qu'elle pouvait ressentir, tout ce qu'elle pouvait penser. Elle n'a pas vraiment vécu avec lui mais à côté de lui, du moins les quelques jours où il était présent à la maison. Le reste du temps, c'est-à-dire le plus souvent, il était au front, se battant au nom d'Allah dans une guerre fratricide. Nous sommes en Afghanistan, "ou ailleurs" précise l'auteur.

Ce roman est une sorte de monologue dialogué ou de dialogue monologué. Face à son mari inerte, mais qui respire régulièrement, la femme se met peu à peu à lui parler, à lui confier toutes ces "choses qui se sont entassées en (elle) depuis un certain temps" (p.90), elle est en effet persuadée qu'il l'entend, et qu'il sera sa "pierre de patience". S'il ne se rétablit pas et "éclate" comme la pierre, au moins elle lui aura tout avoué, elle se sent déjà plus légère ! Et si par bonheur son homme revient à la vie, elle espère que, après avoir entendu les épanchements de son coeur, ses frustrations, ses tentatives pour que s'affermisse leur union, sa volonté d'avoir une vie de couple plus épanouie, peut-être essaiera-t-il d'être un mari différent, plus à son écoute, plus dans le partage, au lieu de se retrancher continuellement dans son mutisme et son rôle de héros de guerre...

Le lecteur se demande donc avec angoisse comment tout cela va se terminer. Jour après jour, la femme fait les gestes quotidiens qui maintiennent la vie dans ce corps apparemment mort : le nettoyer, le changer, remettre du liquide dans la perfusion... La guerre qui sévit au dehors et qui s'invite aussi dans la maison accompagne ses gestes.

Elle guette, à chaque instant, un signe qui lui indiquerait que son homme est conscient, qu'il l'entend et comprend tout. A défaut, elle se raccroche à la seule manifestation de vie : sa poitrine qui se soulève à un rythme régulier. En fait, dans ce roman, "tout s'accorde au seul rythme de la respiration de l'homme." (page 52) Celle-ci est même la nouvelle mesure du temps, qui ne se compte plus en secondes, en minutes ou en heures, mais en "souffles".

Violence de la guerre, violence qui imprègne les rapports entre les humains, blessures intimes, dureté de la condition dans laquelle on veut maintenir la femme, ego de l'homme qui, au lieu d'avouer ses faiblesses, de se tourner vers la femme puisque celle-ci lui a été donnée pour être sa "compagne", celle avec qui il est censé tout partager pour aboutir ensemble à une solution, l'homme au contraire préfère masquer ses failles par une démonstration de "virilité" qui entraîne la cellule familiale et toute la société avec elle dans un engrenage où tout le monde souffre, finalement.


Le roman vous emporte dans son ryhtme rapide qui s'accélère davantage dans un dénouement à vous couper le souffle !


Atiq Rahimi, Syngué Sabour, pierre de patience, Editions P.O.L., collection Folio, 144 pages.

Lire d'autres avis : le journal d'une lectrice, à fleur de mots, un moment pour lire, chez Gangouéus.

dimanche 5 août 2012

Le Pleurer-Rire, d'Henri Lopes

Depuis sa parution en 1982, chez Présence Africaine, le Pleurer-Rire est régulièrement étudié en milieu scolaire et universitaire, au Congo Brazzaville comme ailleurs dans le monde : ce roman est considéré comme un "classique" de la littérature noire-africaine. Je me devais de le relire, pour rafraîchir ma mémoire d'une part et d'autre part aller à la source de l'exploitation, par l'auteur, de ce qu'on pourrait appeler le ''francongolais'' dans ses romans, autrement dit la transcription du français parlé dans les milieux populaires, un français moulé sur les langues nationales, par exemple avec l'expression formée par le pronom personnel ("moi", "toi", "lui", "nous", "vous", "eux"...) précédé de la préposition "pour", expression typique de nos langues, mais qui, rendue telle quelle en français, pourrait déboussoler les locuteurs français de la métropole. Exemple, page 18 :
"Est-ce que je suis pour moi dans leurs histoires-là ? Est-ce que j'ai mangé pour moi l'argent de Polé-Polé ?" (page 18).

Il y a bien d'autres cas de figure qui trahissent le "copié-collé" des langues locales. Certains personnages (ceux qui ont un niveau d'étude suffisant) savent adapter leur français en fonction de leur auditoire,  pouvant s'exprimer en francongolais comme en français académique, en passant par le français dit courant. Ce n'est malheureusement pas le cas de Bwakamabé na Sakkadé, militaire devenu président de la république à la faveur d'un coup d'état, ni de la majorité des membres de son gouvernement, choisis non selon leur mérite, leur capacité à assumer les fonctions qui leur sont attribuées, mais recrutés souvent sur une base tribale ou selon leur degré d'allégeance au chef de l'Etat. Il s'agit d'un Etat africain, non précisé : ce pourrait être n'importe lequel.


Ainsi, en dehors du style oral, typiquement congolais, adopté par Henri Lopes, du moins dans les passages de discours rapporté, l'autre intérêt du roman réside dans la description burlesque des régimes politiques africains au lendemain des indépendances.


Le Pleurer-Rire est une joyeuse caricature du pouvoir dictatorial. Bwakamabé na Sakkadé, dont l'inculture n'a d'égale que l'immense étendue de ses lubies, exerce son rôle de chef de l'Etat avec un appétit gargantuesque. Omniprésent, malheur au ministre qui s'avise de faire une déclaration publique ou d'inaugurer le moindre édifice : seul Tonton, surnom de Bwakamabé, doit apparaître en grandes pompes sur les écrans ; seuls ses discours, aussi creux soient-ils, doivent y passer en boucle. Tonton instaure et entretient le culte de sa personnalité. Tout porte d'ailleurs son nom : aéroport, stade, gymnase, grandes places etc.

Bwakamabé estime que le pays, pour ne pas dire le monde, doit tourner autour de sa personne. Normal : il n'est pas n'importe qui et prétend égaler des chefs légendaires comme le roi Louis XIV : n'aménage-t-il pas un jardin qui pourrait faire penser au jardin de Versailles, pour accueillir dignement ses hôtes lors des somptueuses réceptions données à l'occasion de ses anniversaires ? On l'appelle d'ailleurs, à un moment, le "Président-Soleil", par analogie au "Roi-Soleil". Bwakamabé se compare aussi au Christ : le "Messie", le "roi des rois", le "Sauveur", le "Saint Patron"... les allusions religieuses pour le désigner ne manquent pas.

L'importance que se donne Bwakamabé se manifeste surtout à travers une politique d'apparat qui ruine le pays. L'argent public est géré comme si c'était son argent de poche. Le président passe son temps à ordonner des dépenses farfelues et dispendieuses, pour lui-même aussi bien que pour l'entretien de sa famille, de sa tribu, de ses innombrables maîtresses surtout.

A ce rythme, les conséquences ne se font pas attendre : accumulation des mois de retard de paiement des salaires, trésor public à sec, misère du peuple... Mais Bwakamabé a son explication : n'allez surtout pas croire que c'est parce qu'il a dilapidé les fonds publics que ça va mal dans son pays, ah non ! C'est au contraire à cause des "pressions incessantes de la tribu et de l'incompétence d'en bas" (page 318).


La charge ironique est importante dans ce roman qui se présente comme un manuscrit, commenté séquence après séquence par un personnage qui a vécu les événements mais qui a, depuis, quitté le pays, et qui bénéficie du recul nécessaire pour apprécier à sa juste valeur la restitution des faits.  Au lecteur de réussir à mettre un nom sur ce commentateur averti. Une remarque cependant de celui-ci mérité d'être relevée car elle met l'accent sur la réception du roman : celle-ci pourrait diverger selon les lectorats : quelles seraient par exemple les impressions d'un non habitué de l'univers africain à la lecture de ce roman ?

"J'ai lu cet envoi d'une seule traite. Reste à vérifier si l'intérêt que j'ai ressenti aura la même puissance chez ceux qui n'ont jamais vécu au Pays." (page 143)

Le Pleurer-Rire nous montre un peuple bâillonné : la moindre remarque négative ou déplacée est sévèrement punie. Il faut acquiescer à tout ce que dit ou fait Tonton. Autant dire que le peuple n'est qu'une marionnette entre les mains de ce dictateur qui, lui, se donne pour le bon père irremplaçable du pays.

"Nous veillions surtout à applaudir quand l'animateur, ou Tonton, donnait le signal, de rire dès que nous voyions poindre un sourire, d'hurler dès que le ton de la voix montait ou l'index remuait avec vitesse. Quelquefois, ayayay ! nous nous trompions, mais nous nous reprenions aussitôt."
(page 219)

Ce roman nous montre aussi les rapports entretenus par ces régimes dictatoriaux avec les puissances occidentales, les "Oncles", des rapports entachés par une certaine hypocrisie. Chacun se souciant uniquement de son profit personnel au détriment du bien-être du peuple.


Henri Lopes, Le Pleurer-Rire, Présence Africaine, 1982 pour la première édition, 380 pages.


Lire aussi la chronique d'Hervé Ferrand, l'une des plus commentées de son blog.