jeudi 7 mai 2009

Perles de Verre et Cauris brisés, d'Aurore COSTA

Oui, je sais, je sais, je n'ai pas donné signe de vie ces derniers temps. Pourtant ce n'est pas faute de lecture. Que voulez-vous que je vous dise ? Je suis actuellement une grande pécheresse : je passe des jours et des jours sans avoir le temps ni de lire ni d'écrire, mais je vais essayer de me faire pardonner en vous parlant de ma dernière lecture : le second roman d'Aurore COSTA.


Aurore COSTA fait partie de ces auteurs dont le talent dormait tranquillement, attendant son heure et des circonstances favorables pour éclore, je dirais même pour fuser. Ayant été muselé trop longemps, ce talent s'exprime maintenant avec force et vigueur. Son premier projet d'écriture, Aurore COSTA n'a pu le traiter en un seul volume. Ainsi, après Nika l'Africaine, que je m'étais empressé de recommander aux internautes car j'avais moi-même trouvé du plaisir à le lire, voici Perles de verre et cauris brisés, qui se présente comme la suite de Nika l'Africaine.

Si ce dernier raconte l'Afrique avant l'arrivée des Européens, avant la colonisation, jusquà la découverte les uns des autres, dans Perles de verre, c'est cette rencontre entre les deux continents, cette fréquentation mutuelle qui est au coeur du roman. Le titre d'ailleurs met les deux civilisations en présence à travers les mots "perles" et "cauris". Quant à l'illustration de couverture, elle va jusqu'à suggérer le brassage, l'union : on voit en effet un jeune homme blanc aux pieds d'une belle jeune fille noire, dans une posture galante.

Mais il n'est pas question de vous raconter toute l'histoire, il vous suffit d'imaginer une jeune adolescente, choyée, gâtée par ses parents qui exaucent le moindre de ses désirs, le moindre de ses caprices plutôt. Les nombreux employés de la maison l'ont compris : la fille des maîtres est reine chez elle et tous lui doivent obéissance, encore faut-il que les désirs de la reine ou la princesse soient dans la limite du raisonnable.
Or ne voilà-t-il pas que Laulinda jette ses yeux sur Miguel, le jardinier, et lui cause toutes sortes de misères pour attirer son attention ? Miguel sait que s'intéresser à la fille des maîtres ne lui attirera que des ennuis, il résiste farouchement, mais l'amour se glisse maliceusement dans leurs deux coeurs et les pousse à assumer leur attirance mutuelle. Les conséquences sont immédiates et irréversibles : comme punition, Miguel est envoyé en colonie, au grand désespoir de Laulinda qui, contre toute attente, ne renonce pas à son amoureux malgré les menaces de ses parents. Elle préfère quitter le manoir familial, le confort, l'amour des siens, elle préfère quitter son Portugal natal pour essayer de retrouver son Miguel aux colonies. Point n'est besoin de préciser que ses parents la renient.
Voilà comment Laulinda débarque sur les côtes africaines, avec quelques économies qui se dilapideront vite au contact de ses compatriotes cupides, qui voient en elle une "fille à papa" dont ils pourront profiter. Lorsqu'ils apprennent ses déboires, tous lui tournent le dos. Laulinda se retrouve à la rue, seule une autochtone d'un certain âge, Naboa, lui tend la main : c'est le début d'une amitié sincère entre une jeune fille blanche et une dame noire ; elles ne se quitteront plus.

J'ai apprécié la subtilité avec laquelle Aurore COSTA a fait le lien avec le premier roman, comment le destin de Laulinda et de Miguel croise progressivement celui de Kinia, la fille de Nika, héroïne du premier roman.
Bref si vous ne connaissez pas encore cet auteur et si vous recherchez une lecture agréable pour le week-end qui s'annonce, alors vous savez quels titres demander à votre libraire.

Bonne lecture !

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