mercredi 13 octobre 2010

L'Enfant Océan, de Jean-Claude Mourlevat

Ce roman pour la jeunesse, j'aimerais le rebaptiser "L'Enfant Océan ou la communication par le regard". En effet, c'est ce qui me marque le plus dans ce récit touchant de Jean-Claude Mourlevat. Récit du périple dans lequel Yann, le héros, entraîne ses frères, tous jumeaux.


Yann, c'est le dernier-né d'une famille de sept garçons que leurs parents, les Doutreleau, élèvent dans la misère et la rudesse. Malgré ses dix ans et sa toute petite taille, Yann fait preuve d'une intelligence et d'une maturité étonnantes. Il devient naturellement le "chef" de la fratrie et entraîne ses aînés dans un long voyage vers l'Océan, afin de mettre un terme à cette vie de rigueur, de violence, au lieu d'être baignée de tendresse. Oui, c'est dans un océan de tendresse qu'ils voudraient baigner, comme chacun de nous. Mais bien souvent, nous ne recueillons pas l'affection attendue, au contraire c'est un amour intéréssé, sinon un désintérêt, un mépris total que nous croisons sur notre route, lorsque ce n'est pas la méfiance qui tient les autres loin de nous. Et ça se traduit par le regard.

L'Enfant Océan, c'est un récit de rencontres, ce sont des regards qui se parlent avec autant sinon plus d'efficacité que des paroles.

L'autre qualité de ce roman, c'est la diversité de points de vue. Chacune des personnes qui ont connu ou rencontré Yann Doutreleau raconte un bout de l'histoire, chacun avec son langage, souvent avec humour. Différents narrateurs, différents niveaux de langue, différents points de vue.

Inspiré du conte "Le Petit Poucet", ce roman séduira les petits comme les grands.

 Jean-Claude Mourlevat, L'Enfant Océan, Pocket Jeunesse, 1999.

4 commentaires:

St-Ralph a dit…

L'importance du regard ! Voilà l'une des premières choses qui m'a frappé quand je suis arrivé pour la première fois en Espagne. Cette expérience m'a permis de comprendre que les Africains ne sont pas les seuls à communiquer, à séduire par le regard. En France, bien au contraire, il faut éviter de regarder l'autre.

A propos de livre pour la jeunesse, je n'ai pu faire plaisir à l'auteur de "Ma première colo". Il semble que l'éditeur travaille à la demande. Ma classe et moi avons vainement attendu !

Liss a dit…

C'est vraiment décevant, ces problèmes d'éditeurs et d'acheminement de livres qui creusent un fossé entre ces derniers et les lecteurs. J'en parlerai à l'auteur.

kinzy a dit…

Une idée , ma chère Liss,
tu achètes une bouquin que t'as aimé , tu le lis et tu l'envoies à un autre amateur de livre comme St Ralph par exemple ou à OBambé. En retour ils font de même
Vous pourrez faire ces échanges entre plusieurs personnes de sorte que chacun pourra sans se ruiner lire autant qu'il le peut(puisse)?
c'est une idée qui peut s'adapter pour les petites bourses
mais rarement à ceux qui se disent non je le garde , j'aimerai encore le relire (-)

Liss a dit…

C'est une très bonne idée d'organiser une sorte d'échange de livres entre lecteurs; J'ai entendu parler d'un concept de ce genre, ça s'appelle "dîner livres-échange". Les amis lecteurs se réunissent un soir, autour d'un repas, chacun emmène un livre qu'il a aimé et qu'il donnera à un convive, et chacun rentre chez lui avec un nouveau livre.
Mais moi, ce que je préférerais, c'est un prêt de livres, car je n'ai aucune envie de me se séparer pour toujours des miens, mais les prêter, oui, avec bonheur, si d'autres lecteurs peuvent éprouver le même bonheur que moi, je n'en serais que plus heureuse !
Eh bien l'idée est exprimée, lancée comme une bouteille à la mer, on va voir qui la saisit.