dimanche 26 juin 2011

L'Hibiscus pourpre, de Chimamanda Ngozi Adichie


Voici une lecture que vous aurez du mal à quitter une fois que vous l'aurez commencée, un de ces romans dont vous tournez les pages avec autant de fébrilité, tellement vous êtes impatient d'en être au chapitre suivant, que de crainte d'arriver bientôt à la fin, or vous ne voulez pas que ce soit "la fin". C'est avec beaucoup de regret que je suis arrivée à la dernière page de L'Hibiscus pourpre, un roman d'une telle puissance narrative que le lecteur a envie d'intégrer l'histoire, afin de se retrouver aux côtés des personnages, soit pour les réconforter, soit pour leur dire leur fait, en particulier au père de l'héroïne, Eugène.  



C'est un homme riche, connu, respecté de tous pour de multiples raisons : tout d'abord son argent le met au rang des "puissants" : à la tête de plusieurs entreprises, il sait faire profiter à ceux qui sont dans le besoin  son immense richesse : employés, voisins, inconnus... Ses dons multiples à des institutions comme Eglises, écoles, hopitaux ne se comptent pas. Il dit le faire au nom de Dieu, car s'il est riche, c'est une bénédiction de Dieu. Naturellement, un homme qui fait du bien autour de lui et dont on peut obtenir davantage est traité avec tous les égards. Il est aussi respecté, voire admiré parce que, directeur d'un journal, il se sert de celui-ci comme d'un instrument de dénonciation de la corruption et des abus du pouvoir ; même menacé, il continue d'oeuvrer pour la démocratie, la liberté de parole.

Vu de l'extérieur, c'est un homme riche, influent, généreux, équitable, instruit, d'une grande piété, exigeant avec les siens... Vu de l'intérieur, ce tableau honorable prend des formes monstrueuses. Comment un homme aussi religieux peut-il se comporter d'une manière aussi tyrannique chez lui ? Comment, lui qui distribue généreusement son argent à tous ceux qui viennent frapper à sa porte, peut-il être aussi peu charitable quand il s'agit de son père ou de sa soeur, ceux-là même qui devaient être les premiers à profiter de son aisance ? C'est qu'ils ont le tort de ne pas être aussi méticuleux que lui quand il s'agit des lois de l'Eglise. Son père n'est d'ailleurs pas du tout chrétien, continuant à s'adresser aux ancêtres plutôt qu'au Dieu de cette nouvelle religion apportée par l'homme Blanc et qui leur enjoint d'abandonner toutes les pratiques traditionnelles.

Eugène applique la religion d'une manière aveugle, sans discernement, il s'attache à la forme sans se soucier du fond. Il pratique ce que je pourrais appeler une religion de l'extérieur, une religion d'apparat. Et pour cela, il est le plus zélé des fidèles. Il ne se gêne pas par exemple pour faire le "flic", surveillant tous ceux qui ne vont pas communier et les dénonçant au prêtre pour que celui-ci se rapproche du ou des "pécheurs". Mais il ne s'attend pas à ce que son propre fils refuse de communier, un acte à travers lequel celui-ci exprime sa révolte contre ce père qui les a élevés comme s'ils se trouvaient dans un régiment militaire. La foi, pratiquée d'une manière qui ne s'intéresse pas à ce qu'éprouve l'être dans son coeur, le dégoûte.

Le récit commence donc par une sorte de séisme familial. Alors que tout était réglé d'une main de fer par un chef de famille qui inflige au besoin des punitions corporelles insupportables (j'en ai parfois eu les larmes aux yeux) à sa maisonnée, femme y compris, le fils, Jaja, 17 ans, signifie à ce dernier la fin de l'obéissance craintive. Le récit est fait par la soeur de Jaja, Kambili, qui raconte, dans la fraîcheur de ses 15 ans, l'avènement de cette fin du monde dans sa famille. C'est une histoire d'amour et de souffrance mêlés. 

La naïveté du ton pointe avec encore plus d'acuité les contradictions du père, sa servilité face au Blanc, les hommes religieux en particulier. On peut le voir par exemple dans l'extrait suivant. La famille est allée passer Noël dans la maison qu'ils posssèdent dans l'arrière-pays. A leur arrivée, L'Igwe, autrement dit le chef du village, va leur rendre visite, pour leur souhaiter la bienvenue.

"Mama l'avait salué selon la coutume traditionnelle pour les femmes, en se courbant jusqu'à terre et en lui présentant son dos pour qu'il puisse le tapoter avec son éventail fait d'une queue d'animal douce et de couleur paille. Ce soir-là, en rentrant à la maison, papa avait dit à Mama que c'était péché. On ne s'incline pas devant un autre être humain. C'était une tradition impie de s'incliner devant un Igwe. Aussi, quelques jours plus tard, quand nous étions allés voir l'évêque à Awka, je ne m'étais pas agenouillée pour embrasser sa bague. Je voulais que papa soit fier de moi. Mais papa me tira l'oreille dans la voiture en me disant que je n'avais pas de siscernement : l'évêque était un homme de Dieu, l'Igwe un simple dirigeant traditionnel."

(L'Hibiscus pourpre, page 112)

Ce roman montre l'affrontement ou plutôt le pont nécessaire à établir entre les croyances, les pratiques ancestrales et le christianisme apporté par le Blanc, entre la tradition et la modernité, entre la religion de l'extérieur et celle du coeur. Il soulève bien d'autres questions : la fuite des cerveaux à l'étranger, le célibat des prêtres, l'éducation des enfants, la réussite scolaire, les langues que l'homme hiérarchise, le bonheur... C'est quoi, le bonheur ? Ce peut-être simplement de voir fleurir un hibiscus dans tout son éclat.

Alors qu'ils se trouvent dans la plus grande abondance, deux enfants, Jaja et Kambilie, souffrent pourtant le martyr. Le sourire, le rire, l'expression des sentiments, l'espression orale tout simplement sont des choses qu'ils ne découvriront que plus tard, près de Tatie Ifeoma, leur tante paternelle. L'histoire se déroule entre Enugu et Nsukka, villes du Nigéria.

Chimamanda Ngizi Adichie, L'Hibiscus pourpre, 2003. 2004 pour la traduction française.

mercredi 22 juin 2011

Photo de groupe au bord du fleuve, d'Emmanuel Dongala

"A ma mère".

Par cette dédicace, Emmanuel Dongala rend hommage à sa mère, bien sûr, qui l'a nourri de tout son amour, lui a procuré toute la tendresse qui a fait de lui l'être sensible qu'il est devenu, mais c'est aussi une manière de s'incliner devant toutes les mères du monde, prêtes à tous les sacrifices pour le bien-être de leur progéniture. Photo de groupe au bord du fleuve est un roman dédié aux femmes en général, celles qui se battent au quotidien pour une meilleure qualité de vie, celles qui refusent de se plier davantage au bon vouloir de l'homme, père, époux ou chef hiérarchique, celles qui, à un moment donné de leur existence, disent "stop" aux décisions égoïstes des hommes.

N'ayant pas d'autre alternative pour gagner leur pain, des femmes se retrouvent "casseuses de pierre". Leur lieu de travail : le bord du fleuve. Celui-ci regorge de gros blocs de pierre qui, concassés, constituent le gravier indispensable aux travaux de maçonnerie. Lorsqu'un grand chantier national comme la construction d'un aéroport est lancé, ce matériau est encore plus sollicité, surtout lorsque, pour faire bonne figure auprès des observateurs internationaux, le Président de la république veut le voir avancer au plus vite. Cette situation crée des spéculations, les revendeurs font monter les enchères et tirent un énorme bénéfice de la vente des sacs de gravier qu'ils ont achetés aux femmes à un prix modique.

Même si, pour la plupart, elles n'ont pas un niveau scolaire poussé, n'ont parfois même pas été à l'école du tout, ces femmes ne sont pas dénuées d'intelligence. Elles prennent conscience d'être exploitées, d'être sous-payées pour un travail aussi pénible. Sous l'instigation de Méréana, dite Méré, l'héroïne, et puisque les revendeurs font de gros bénéfices, elles décident elles aussi d'augmenter le prix du sac de gravier : vingt mille francs CFA au lieu des dix mille habituels, quitte à couper la poire en deux et à descendre à quinze mille.

Elles réussissent à faire entendre leurs revendications au plus haut niveau, notamment parce qu'elles ont su former un bloc, à l'exemple des pierres qu'elles cassent chaque jour, un bloc que ni les clients ni les autorités locales ne réussiront à ébranler. C'est un très bel exemple d'unité, qui donne toute la mesure de cette maxime qui dit : "l'union fait la force". Il faut préciser que ces femmes viennent de différentes régions du pays, ne pratiquent donc pas la même langue maternelle, mais elles sont toutes dans le besoin. C'est donc tout naturellement qu'elles se serrent les coudes, tout en reconnaissant et en utilisant les compétences de chacune, en dehors de celui d'être capables de casser des pierres. Cette faculté à faire abstraction de leurs âges respectifs, de leurs origines, de leur passé différent pour s'offrir un avenir meilleur est leur arme la plus redoutable.

La situation initiale du roman se trouve donc complètement bouleversée. Auparavant, la vie de chaque casseuse de pierre pouvait se décrire comme ceci : "Tu te réveilles le matin et tu sais d'avance que c'est un jour déjà levé qui se lève. Que cette journée qui commence sera la soeur jumelle de celle d'hier, d'avant-hier et d'avant-avant-hier." Désormais chaque jour qui se lève est porteur de promesses, d'espoir. Ce roman, écrit à la deuxième personne, invite à se mettre en mouvement.

Emmanuel Dongala y aborde plusieurs sujets : le machisme, la spoliation de la veuve et de l'orphelin, les abus sexuels de toutes sortes, l'énorme fossé entre la misère du peuple et le luxe insolent de la classe politique, alors même que le pays (clairement identifié comme étant le Congo-Brazzaville mais derrière lequel on peut reconnaître bien d'autres pays africains) regorge de ressources qui auraient dû garantir à chacun de ses fils et filles un niveau de vie décent. Il y a aussi la corruption, le poids des superstitions, la prolifération des petits métiers là où l'Etat ne recrute pas ou plus, le sida, le couple, la jalousie, surtout la jalousie entre rivales. Il ne s'agit pas dans ce roman de diaboliser les hommes et de présenter la femme comme un agneau sans tâche. Le sort effrayant de cette dernière, en Afrique comme ailleurs dans le monde, est souvent imputable à la société toute entière, et pas seulement à l'homme. Et ce sont parfois les femmes qui se montrent plus impitoyables envers leurs congénères que peut les hommes. Ce sur quoi a voulu insister l'auteur, c'est la force de la volonté, la puissance de la solidarité...

Photo de groupe au bord du fleuve, une fresque émouvante de la société congolaise contemporaine.

Edtions Actes Sud, avril 2010, 336 pages, 22.80 €.

mercredi 15 juin 2011

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, de Mathias Enard

Léonard de Vinci, Raphaël, Bramante, Michel-Ange. Illustres artistes de la Renaissance dont on peut, aujourd'hui encore, observer la beauté des oeuvres. Celles-ci sont les seuls témoignages qui nous restent d'eux. Et si, le temps d'une lecture, il nous était offert la possibilité de nous transporter à leur époque, d'assister à la conception et à la réalisation de ces oeuvres, de les voir vivre ?



C'est ce que nous propose Mathias Enard qui retrace dans Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants un moment de la vie de Michelangelo Buonarroti, dit en français Michel-Ange. Le pape Jules II lui a commandé la construction du tombeau dans lequel il souhaite reposer après sa mort, un tombeau tout en grandeur qui sera orné de sculptures diverses, des personnages de la Bible en particulier. Ceux-ci devront être taillés dans le marbre, et pas n'importe lequel : celui de Carrare. C'est un projet extrêmement coûteux qui nécessite des fonds sans cesse renouvelés pour que l'artiste puisse faire face aux multiples dépenses générés par la réalisation de ce monument.

Cependant le pape est peu enclin à avancer ces fonds. Il ne les verse qu'avec parcimonie à l'artiste qui est réduit à payer de sa poche certains frais !  Révolté, il va à plusieurs reprises réclamer une autre avance sur son salaire, mais il est éconduit comme un vaurien. On image la frustration, la colère de Michel-Ange. Ainsi, lorsque lui parvient une invitation du Grand Turc, qui lui propose d'aller à Constantinople (aujourd'hui Istanbul) construire un pont, et qui est prêt à payer une somme colossale comparée aux miettes qu'il doit mendier au Pape, Michel-Ange ne peut que se réjouir de cette occasion qui lui est donnée de se venger de ce pingre, d'autant plus que, malgré sa patience, il n'a obtenu de ce dernier aucun signe l'encourageant à poursuivre les travaux à Rome.

C'est ainsi que commence le roman. Michel-Ange effectue ce voyage à Constantinople, en 1506, "pour l'argent, pour dépasser Vinci et se venger de Jules II" (p. 87) Le Grand Turc, sultan de Constantinople, vient en effet refuser les plans du grand Léonard de Vinci, artiste aux multiples talents : peintre, architecte, sculpteur, ingénieur, inventeur, anatomiste, poète, philosophe et écrivain florentin.

Ce pont verra-t-il le jour ? Michel-Ange trouvera-t-il en Orient plus de satisfaction en tant qu'artiste qu'en Italie ? Il fait l'amère constatation que "sous tous les cieux il faut s'humilier devant les puissants" (p. 75) Mais c'est un voyage qui influencera fortement son oeuvre future : "En peinture comme en architecture, l'oeuvre de Michelangelo Buonarroti devra beaucoup à Istanbul" (p. 91)

Ce roman est un moyen des plus agréables de retrouver ou de se familiariser avec cet artiste, avec les oeuvres qui ont bâti sa réputation comme le David par exemple, avec l'architecture du XVIe siècle. C'est surtout un roman construit sur une dualité savamment orchestrée : tout d'abord le récit est entrecoupé d'une "voix", qui interpelle le personnage principal ainsi que le lecteur d'une manière poétique et enchanteresse. L'incipit en est une belle illustration :

La nuit ne communique pas avec le jour. Elle y brûle. On la porte au bûcher à l'aube. Et avec elle ses gens, les buveurs, les poètes, les amants. Nous sommes un peuple de relégués, de condamnés à mort. Je ne te connais pas. Je connais ton ami turc ; c'est l'un des nôtres. Petit à petit il disparaît du monde, avalé par l'ombre et ses mirages ; nous sommes frères. Je ne sais quelle douleur ou quel plaisir l'a poussé vers nous, vers la poudre d'étoile, peut-être l'opium, peut-être le vin, peut-être l'amour ; peut-être quelque obscure blessure de l'âme bien cachée dans les replis de la mémoire. [...]
Alors tu souffres, perdu dans un crépuscule infini, un pied dans le jour et l'autre dans la nuit.

Le lecteur se trouve ainsi en permanence entre deux eaux, oscillant entre récit et poésie, fiction et Histoire, présent et passé, douleur et plaisir, ombre dissimulant les intrigues et lumière, rêve et réalité...

Cette voix est-elle réelle ? Est-elle rêvée ? Ces rencontres, ces aventures que Mathias Enard prête à l'artiste sont-elles véritables ? Il a fait des recherches, c'est sûr ! Une note détaille à la fin du roman les archives dans lesquelles il a puisé : l'esquisse du pont pour la Corne d'Or attribuée à Michel-Ange ainsi que le dessin de Léonard de Vinci pour ce pont, l'invitation du sultan etc. "Pour le reste, on n'en sait rien" !

Ce roman a été couronné par le prix Goncourt des Lycéens en 2010.

Mathias Enard, Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, Actes Sud, 2010, 158 pages, 17 €.

vendredi 3 juin 2011

Palabre autour des arts : première rencontre

Vous connaissiez les ‘‘Jeudi d’Africa Paris’’, maintenant il faut inscrire au nombre de vos rencontres culturelles les ‘‘Mardi du Loyo’’. En effet, Joss Doszen, écrivain dont je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises et familier des jeudis Africa, propose une rencontre mensuelle dénommée « Palabre autour des arts », qui se tiendra au restaurant « Loyo », 18 rue Bachelet à Paris, dans le 18e, métro Château rouge. Le quartier est emblématique : c’est le carrefour des cultures, le haut lieu de brassage des populations issues de l’immigration, c’est le lieu de rendez-vous naturel de tous ceux qui viennent d’ailleurs, d’Afrique en particulier, c’est surtout le lieu d’approvisionnement N°1 en produits dits ‘‘exotiques’’. Eh bien maintenant vous savez qu’il n’y a pas que les emplettes quotidiennes en maniocs, safous, moukalous, gombos et autres à faire à Château-Rouge, il y a aussi moyen de fêter les « arts nègres » et de les agrémenter, si vous le souhaitez, par un plat comme vous le sentez : africain ou français, il y en a pour tous les goûts.


Une partie du public.


Voici la description du projet par son géniteur : « Rencontre d’une heure découpée en trois moments forts : l’hôte de la soirée et des chroniqueurs discutent des arts issus des Afriques (Afrique, Antilles, Amériques…), en se focalisant notamment sur les littératures, les arts de la scène, les arts de la représentation (peinture, sculpture, mode). Puis un ou deux artistes seront conviés à présenter leur travail. Enfin, une discussion ouverte entre les invités et les personnes du public sur un thème plus ou moins léger touchant les Afriques conclura la rencontre »

La première rencontre s’est tenue le 31 mai dernier avec, comme chroniqueurs en première partie : Joël Agbotan, Aurore Foukissa, Gangoueus et Joss Doszen, qui ont échangé autour des œuvres de Lauren Ekué (Icône urbaine, Ed. Anibwé), Sundjata (Kalashnikov Blues, Ed. Vents d’ailleurs), Wilfried Nsondé (Le Cœur des enfants léopards, Ed. Actes Sud) et Léonora Miano (Blues pour Elise, Ed. Plon).

Les chroniqueurs du jour : Joss, Gangoueus, Aurore et Joël.


Liss Kihindou était l’invitée du jour, elle a eu l'occasion de parler de sa dernière parution, L’Expression du métissage dans la Littérature africaine (Ed. L’Harmattan). Ce thème était également au cœur de la discussion par laquelle la soirée s’est terminée, chacun exprimant ce qu’il pensait du couple mixte : y en a-t-il trop ? Pas assez ? Phénomène de mode ? Couples liés par l’intérêt ou véritable expression de l’amour entre deux êtres qui se sont trouvés, bien que d’origines différentes ?


Liss, Joël et Joss.

Vous l’aurez compris, la palabre était à ce point pimentée qu’une heure n’a pas suffi pour satisfaire tout le monde.

C’est avec beaucoup de joie et de reconnaissance que j’ai accueilli cette invitation, même si cela impliquait pour moi de braver les aléas du transport afin de ne pas arriver trop en retard.



Internet a cette formidable qualité de faire se rencontrer les gens, et lorsque ces rencontres se matérialisent, lorsque la discussion autour de la littérature prend ainsi corps, c’est un moment qui peut être considéré comme magique. J’ai ainsi pu rencontrer physiquement Aurore Foukissa et Charline Effa, deux lectrices avec qui j’échange souvent sur facebook. Elles étaient présentes à ce premier rendez-vous des mardis du Loyo, et Aurore en tant que chroniqueuse. L’écrivain Jean-Aimé Dibakana était également de la partie et a contribué à l’enrichissement des débats.

Aurore, Liss et Charline, des lectrice heureuses de faire connaissance "en vrai"

Ainsi, de la même manière qu’Eve fut tirée de côte la d’Adam, pour former avec lui un ensemble plus complet, de même les mardis du Loyo sont nés des jeudis Africa, afin que l’écho autour des littératures et des arts africains soit encore plus important. Penda Traoré, qui anime avec Gangoueus, les jeudis Africa, était d’ailleurs là. Leur présence à tous deux marque bien la complémentarité des deux concepts, et il ne faut pas penser que c’est suffisant : plus il y a de rencontres de ce genre, mieux c’est pour la promotion de nos littératures, qui restent encore parfois dans l’ombre. Et nous avons besoin de vous pour les mettre plus en lumière.


Liss et la charmante tenancière du "Loyo".

Venez trinquer à la santé de la littérature africaine, au Loyo dans le 18e ou à Africa Paris dans le 16e, vous êtes les bienvenus. Entrée gratuite !

La discussion se prolonge à table.