
dimanche 29 août 2010
Homme invisible, pour qui chantes-tu ? de Ralph Ellison

lundi 23 août 2010
Bref compte-rendu du cinquantenaire de l'indépendance du Congo
Liss et Joss Doszen. (Désolée, mais c'est la seule photo que je puisse vous proposer.)
Ce vendredi-là, sans surprise, il y avait foule. Je dis sans surprise car c'était un jour de semaine et tous ceux qui l'auraient souhaité ne pouvaient pas tous être là ; en outre on annonçait un temps pluvieux ; mais c'était sans surprise surtout parce que la culture a souvent été le parent pauvre des divertissements, en tout cas parmi les Congolais. La preuve, le samedi soir, à la soirée dansante, ils étaient plus de quatre-vingt, selon les échos que j'ai eus, tandis que le vendredi après-midi, autour des tables-rondes, il n'y avait que vingt-cinq participants environ. Mais c'était pas mal car ceux qui étaient là, on peut dire qu'il s'agissait de convertis à la cause littéraire et culturelle. Quelques uns sont même venus de province rien que pour assister à cette rencontre. On a donc eu un échange intéressant, disons qu'on a même manqué de temps, car les débats à proprement parler ont dû se tenir autour du pot de l'amitié, sous des gouttelettes de pluie, la salle devant être libérée dans les temps. Or les intervenants ont été assez longs, moi la première, qui ai souhaité faire participer le public : cela prend forcément plus de temps que les 15-20 minutes qui nous étaient impartis.
Bon, qu'est-ce qui s'y est dit ? Les organisateurs ont émis le souhait de voir toutes les communications rassemblées dans un ouvrage. En attendant, je vous en dis juste un petit mot. Il est apparu que les parcours littéraire et musical ont certains points communs, notamment en ce qui concerne les problèmes d'archivage. Il a aussi beaucoup été question des droits d'auteur et de la généralisation de l'auto-promotion. Monsieur Martin Lemotieu a été intarissable en ce qui concerne le thème de l'indépendance dans les romans congolais.
Exemple : Monsieur Patrice FINEL, vice-président du conseil général de l'Essonne (qui a donc apporté un avis extrérieur) a évoqué son court séjour à Brazzaville et le constat, entre autres, que eux, les Français, avaient fait est le suivant : à plusieurs reprises ils avaient engagé un jardinier, pour un stage, et chaque fois le stagiaire arrivait en costume-cravate, plus mallette à la main, avant de se changer et de revêtir une tenue appropriée au jardinage. Les Français finirent par demander les raisons de cette métamorphose quotidienne, le jardinier répondit que le travail lui plaisait bien et le satisfaisait, mais que si sa famille l'apprenait, elle le prendrait mal car c'était un travail manuel. D'où la nécessité de se mettre en costume le matin avant d'aller jardiner, pour faire croire à la famille qu'il se rendait au "Bureau".
Je n'ai fait là que survoler quelques communications, elles étaient nombreuses et chacun semblait avoir beaucoup de choses à dire. En ce qui me concerne vous pouvez, sur ce blog, cliquer sur "ma page" dans la rubrique "Liens", et découvrir au bas de page le lien vers l'article "Cinquante ans de littérature florissante". Sinon vous pouvez cliquer ici.
mercredi 18 août 2010
Votre message n'a pas été envoyé, de Joss Doszen

jeudi 12 août 2010
Le Chant de Salomon, de Toni Morrison
Les chaînes de l'esclavage ? Peut-être, mais aussi les chaînes de la vanité.
Dans les deux romans, la romancière trace l'histoire d'une famille noire, à cette période des Etats-Unis où Blancs et Noirs vivent dans deux mondes bien distincts, bien que portés par la même terre. Elle montre comment ces deux mondes se regardent, se considèrent, comment ils se frottent l'un à l'autre à tel point que l'étincelle qui jaillit de ce frottement devient souvent une explosion. Une explosion interne. Le calme apparent, vu de l'extérieur, mais le feu à l'intérieur. C'est une vie faite d'amertume qu'elle nous décrit, une "amertume aussi lisse et aussi rigide que de l'acier" (p. 182), comme celle qui caractérise les rapports de Macon et de sa femme Ruth. Deux époux, unis par les liens du mariage mais aussi par une haine sans limites. C'est aussi cette amertume qui définit les rapports entre Blancs et Noirs dans cette Amérique du début du XXe siècle.
Les personnages sont d'apparence transparents, mais ils gardent pourtant une part de mystère, on croit les connaître sans vraiment les connaître. L'âme humaine est complexe. Le personnage central semble être Laitier, car c'est autour de lui que se tisse l'histoire ; c'est autour de lui qu'elle se raconte, si bien qu' "il avait l'impression d'être un seau à ordures pour les actes et les haines des autres" (p. 173-174). Il est donc le point d'ancrage, mais pour moi le personnage le plus fascinant, c'est Pilate sans doute, du nom de celui qui jugea le Christ. Pilate Mort, tante de Laitier, soeur de son père Macon Mort. Tous deux ont vu leur père Macon Mort être abattu sous leurs yeux, car il ne voulait pas se laisser déposséder de ses terres, de sa ferme.
Le Chant de Salomon, c'est l'histoire de la famille Mort, l'histoire d'un nom. C'est l'histoire des noms. "Des noms comme des témoignages"(p.463). Chacun d'eux cache en effet une histoire. Et les noms dans ce roman sont tous singuliers : Pilate Mort, Macon Mort, Corinthiens Un, Guitare, Tommy Chemin de Fer, Tommy Hôpital, Empire State... Laitier, qui en réalité s'appelle Macon Mort (c'est le troisième, après son grand-père et son père), part à la source de son nom, il veut en faire la généalogie, connaître ses origines.
Le récit est savamment construit, on retrouve la patte de l'auteure qui, avec mesure, délivre des éléments d'information, donnés tour à tour par les personnages principaux, et donc avec chaque fois une teinte différente, de sorte que le lecteur puisse lui-même reconstituer l'histoire et établir sa propre version. Le roman s'ouvre et se termine par un même tableau : celui du vol d'un homme qui voudrait être oiseau.
L'oiseau chante. L'oiseau vole. Pour être capable de voler, il faut une certaine légèreté. Il faut se débarrasser de tout ce qui est encombrant. Or la vanité est très encombrante dans la vie d'un homme ; et elle n'est pas le propre d'une race, on la trouve aussi bien chez les Blancs que chez les Noirs ou les Jaunes dont il est question dans ce roman. Heureux celui qui, à un moment donné de sa vie, connaît son heure de vérité, ce moment où l'on brise la vanité qui nous étouffe, où l'on se libère de toutes sortes de complexes et de fausses valeurs.
J'ai aimé ce passage où Corinthiens se débarrasse de cette coque et accepte de vivre au grand jour sa relation avec Porter, un homme qui pourrait être vu comme un misérable au regard de sa situation matérielle. Elle, petite fille du premier médecin noir du pays, qui est allée à l'université et qui rêvait d'une vie professionnelle propre à susciter l'envie des autres, finit "bonne à tout faire" d'une poétesse ; elle qui nourrissait l'espoir d'épouser unmédecin ou équivalent, selon le souhait de sa mère, finit dans les bras de Porter, un misérable peut-être, mais un homme qui lui donne de l'amour, chose qui lui a manqué durant toute sa vie.
mercredi 11 août 2010
Rhode MAKOUMBOU, artiste internationale

"J'ai réussi en partie ma carrière artistique parce que j'ai pu créer avec détermination et imagination une oeuvre assez originale qui apporte des valeurs positives sur ma propre culture à échanger et à partager avec les publics des autres pays, même si l'affirmation de mon africanité dans mon art a souvent été un handicap dans les milieux très élitistes et sectaires du monde occidental qui défend une certaine uniformisation des codes esthétiques ''mondialistes'' à la mode."
Vous pouvez lire l'intégralité de l'interview en cliquant ici.
Le site de l'artiste.