lundi 9 juillet 2012

Nuit ambiguë

Voici un texte extrait de mes gribouillis de jeunesse. Le recueil de nouvelles de Toufaht Moutahre (ci-dessous chroniqué), qui accorde une place importante à la nuit, pleine de mystères et riche de signification, m'y a fait repenser.

C’est la nuit,
Nuit ouverte à la tranquillité
Nuit appelant douceur et sérénité,
Nuit qui stimule la méditation
Devant cette immensité mystérieuse,
Immensité sublime qui émerveille.
Nuit, enchevêtrement
Des rayons de la lune dans le filet des ténèbres,
Des bruits de la faune dans l’épaisseur du silence.
Nuit, tu nous transportes irrésistiblement
Au pays du conte et de l’imagination,
De la rêverie et de l’exaltation.
Tu nous grises de bonheur,
Tu es la nuit des campagnes.
  
C’est la luit,
Nuit meurtrie par le bruit tapageur
Des véhicules, des bars et de ses adeptes,
Nuit qui chante l’insouciance, la confiance
Dans les lampadaires, les phares, les ampoules,
Mais ce n’est que purs artifices
Car elle est l’enveloppe de l’insécurité.
Enveloppe qui se laisse percer facilement
Pour laisser éclater au visage
L’horreur, la violence, la vilenie.
Nuit qui couve assassins, violeurs, voleurs, fous,
Nuit qui donne la chair de poule
Nuit qui réjouit les prostituées, les débauchés
Cette nuit est dénaturée, dépravée
Elle nous glace d’effroi
C’est la nuit des villes
 
 
(poème publié dans le journal NGOUVOU N°37, 1996)

5 commentaires:

St-ralph a dit…

Deux belles faces de la nuit. Deux rythmes qui s'opposent : l'un plein de charme, l'autre plein de trépidations ! Le passage qui me renvoie tout à fait aux images de mon enfance est celui-ci : "Nuit, enchevêtrement Des rayons de la lune dans le filet des ténèbres, Des bruits de la faune dans l'épaisseur du silence".

Un compatriote blanc ayant comme moi passé son enfance en Afrique me disait que le son du tam-tam qui, dans le lointain, rythmait ses nuits demeure la plus belle image de continent. Quant à moi, c'était dans les exploitations villageoises perdues au fond des forêts que j'appréciais la nuit. Le charme de la nuit grouillant des bruits des animaux inconnus ! Quel bonheur ! Rien que pour cela, j'aimais les vacances chez mon grand-père.

Liss a dit…

Cher St-Ralph,
je me dis parfois qu'il y a une certaine gemellité dans nos parcours : notre expérience avec le théâtre, avec la poésie, et maintenant nos séjours chez les grands-parents (la grand-mère pour moi) dans l'arrière-pays, pour y mieux vivre la magie de la nuit ! Moi ce qui me frappait le plus c'est le clair de lune, combien limpide, lumineux, tellement lumineux que je lisais à la seule clarté des rayons de la lune !

Cunctator a dit…

ô nuit, nuit douce, nuit moite, nuit chaude.
Tu me vit naître, et depuis marqué de ton signe,
Tel un félin, drapé de ton manteau d'ombre, je me réjouis du calme, du silence et de la trêve que tu propose aux hommes.

Douce, tendre,fraiche ou humide, tu es belle ô nuit de mes amours,
Cramponné à ma branche, je profite de tes ténèbres pour voir plus clair, comme dans une eau sans onde, dans les sombres projets des maîtres des jours.

Lassée par la paresse de la terre que rien ne presse à faire son tour,
Tu arrives chargée de folie et de paix, que le jour, juge sévère et partial n'accorde qu'à ceux qui sont près du soleil,
Habile, je feins de m'accorder aux usages qu'il propose et je t'attends nuit pour rire de ma liberté retrouvée.

Cunctator, 31/07/2011

Cunctator a dit…

Sorry C'est un poème improvisé en ce jour 31/07/12

Cunctator.

Liss a dit…

Tu parles d'une improvisation, Cunctator, Il est trop beau ton texte ! Le mien est pâle à côté.